L’année 2020 et la pandémie ont chamboulé la planification de nombreuses organisations, notamment en ce qui a trait aux prévisions opérationnelles et budgétaires. Si l’incertitude demeure pour plusieurs, les prévisions salariales pour 2021 sont teintées de nuances et de réserves. On comprend bien pourquoi! 

Néanmoins, voici les tendances pressenties au pays.

 

Statistiquement parlant

Jasons chômage. On l’estime autour de 9-10 % pour 2020, mais il devrait diminuer de 2 % l’an prochain. Voilà une bonne nouvelle!

Cela dit, parmi les stratégies contribuant au maintien des emplois, le gel des salaires a été appliqué par 36 % des employeurs canadiens en 2020… On est loin de la prévision initiale de 2 %. (Pandémie, vous avez dit?) La prudence se poursuivra en 2021 : quelque 13 % des organisations prévoient geler les salaires, alors que 46 % sont indécises à ce sujet pour l’instant. Par ailleurs, 40 % des organisations canadiennes ont repoussé l’octroi d’un boni en 2020.

 

Augmentation… substantielle?

Au Québec, du côté des entreprises qui prévoient des augmentations salariales, le pourcentage d’ajustement prévu a été calculé à partir de données réparties selon divers critères : secteur d’activités, taille de l’entreprise, et type de poste occupé. 

 

Tabeau augmentation prévue des salaires

Source : rapport de l’Ordre des CRHA

 

À la lecture des colonnes « SANS GELS » dans le tableau ci-dessus, voici ce qui saute aux yeux :

  1. Peu importe le critère de répartition considéré, le taux d’ajustement des structures salariales flirte toujours avec 2,0 %, à deux dixièmes près. Seule exception : les PME de moins de 100 employés, qui affichent un taux de 2,4 % – génial! 
  2. Peu importe le critère de répartition considéré, la hausse des salaires se situe entre 2,5 % et 2,9 %
  3. Selon le type de poste occupé, le taux d’augmentation du salaire n’affiche pas de différence notable : 0,1 %.*

Augmenter ou ne pas augmenter, là est la question

Faut-il augmenter les salaires et les structures salariales de votre entreprise? À vous de le dire. Chaque organisation a sa réalité propre, et c’est encore plus vrai dans les circonstances actuelles. Par les temps qui courent – la pandémie – , l’important est d’assurer votre pérennité tout en demeurant attractif à court et moyen terme. La rémunération directe n’est pas l’unique facteur de motivation! Des employés bien informés et qui se sentent considérés, ça vaut pour beaucoup. Et pourquoi ne pas profiter du temps des fêtes pour vous montrer créatif comme jamais, afin d’élever votre marque employeur et d’apporter du réconfort et du bonheur à vos équipes? Après tout, l’argent ne fait pas le bonheur!

 

*Parmi les entreprises sondées, certaines prévoyaient le gel des salaires; leurs réponses ne sont pas considérées dans la présente analyse. On peut obtenir les statistiques tenant compte de l’ensemble des entreprises sondées en consultant ce tableau.

Ce texte ne constitue pas un avis professionnel. Les lecteurs ne devraient pas agir sur la seule foi des informations qui y sont contenues.


À propos de Caroline Henri

Diplômée universitaire en psychologie, en administration des affaires et en santé et sécurité du travail, Caroline Henri, CRHA a d’abord développé ses compétences en supervision de personnel et en gestion des ressources humaines dans les secteurs commercial et industriel. Maintenant consultante principale auprès de la PME, elle est reconnue pour sa rigueur, son sens analytique et son jugement professionnel Elle assiste les gestionnaires dans leurs réflexions et leurs prises de décision, ne laissant de côté tous facteurs d’influence. Dans sa pratique, elle prône les valeurs d’efficience, de respect et de saines communications et fait de sa priorité d’adapter les interventions au contexte de l’organisation, afin d’en optimiser le succès.