Depuis le 1er janvier 2019, tous les employeurs doivent mettre en place une politique en matière de prévention du harcèlement psychologique au sein de leur organisation. Outre le fait que cela soit devenu une obligation, saluons cette initiative qui vise la prévention et surtout le règlement des situations de harcèlement psychologique.

Mais au-delà de cette obligation, tentons de voir les situations autrement. Comment se développent des situations conflictuelles menant au dépôt de plaintes formelles ? Sachant que de déposer des plaintes comporte son lot de difficulté, se pourrait-il que celle-ci comporte des événements qui auraient pu être réglés à la source ?

Gérer la civilité au sein de son entreprise peut s’avérer être une bonne pratique en matière de prévention de toutes sortes de conflits, incluant les situations de harcèlement psychologique et sexuel ainsi que l’intimidation. 56% des plaintes en matière de harcèlement déposées à la CNESST ont plutôt été reconnues comme des situations empreintes d’incivilité, il est important d’agir sur ces gestes avant que ceux-ci de dégénèrent. La ligne entre incivilité et harcèlement pouvant être très mince.

La civilité se définit comme : « ensemble des bonnes manières d’usage et des comportements à observer ». Ou encore « code de conduite que se dote un groupe de personne pour assurer le bien-être de la majorité* ». Les règles peuvent varier, mais les éléments comme la courtoise, le respect, la collaboration, la politesse sont la base de la civilité dans notre contexte social au Québec.

Voici quelques exemples de gestes incivils :
• Faire du sarcasme, des moqueries/couper la parole/utiliser un langage grossier
• Manquer de discrétion/Être méprisant/répandre des rumeurs
• Faire de fausses accusations à l’égard de collègues/faire preuve de négativisme
• Faire preuve d’agressivité/ignorer ou ne pas saluer ses collègues/dire du mal de quelqu’un en son absence
• Faire des remarques désobligeantes/blâmer les autres plutôt que d’assumer la responsabilité
• Consulter ses courriels ou texter pendant une réunion
• Ne pas dire s’il vous plait ou merci/intimider
• Refuser d’exécuter le travail demandé ou faire preuve de négligence
• Prendre tout le crédit pour un travail réalisé en équipe

Or, ces exemples peuvent vous sembler anodins. Toutefois au fil du temps, ces divers événements qui semblent inoffensifs aux premiers abords peuvent devenir problématique et dégénérer. Il est  important d’agir en prévention avant que ces gestes ne se transforment en conflit.

Cela vous permettra de maintenir un climat de travail sain et agréable et aura un significatif sur vos relations de travail, le taux de roulement et votre marque employeur. Si vous souhaitez faire un exercice intéressant, l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés a préparer un dossier spécial notamment un questionnaire d’analyse du niveau de civilité dans votre organisation.

Questionnaire de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés

Références: Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. Vidéo : https://ordrecrha.org/ressources/dossiers-speciaux/civilite/videos/civilite-quest-ce-que-cest?Source=2882E32F9FC04E3D8204FFF89B5187D1

Au delà des règles légales, tentons d’ouvrir la discussion sur l’objectif d’un meilleur vivre ensemble. Si vous ressentez des inconforts face à certaines situations, adressez-les, le ciel se dégagera peut-être

Bonne réflexion !

 

Ce texte ne constitue pas un avis professionnel. Les lecteurs ne devraient pas agir sur la seule foi des informations qui y sont contenues.


À propos de Manon Perreault

À la tête de Perreault & Associés, Manon Perreault, CRHA, conseille et accompagne les gestionnaires et chefs d’entreprise de PME québécoises et d’OSBL dans leurs pratiques de gestion des ressources humaines et de gouvernance. Elle concentre sa pratique professionnelle en prévention du harcèlement psychologique et en climats de travail sains. Elle rêve d’ailleurs que les organisations voient le harcèlement dans une perspective éthique plutôt que juridique. Elle a développé une démarche unique quant à la prévention de toutes formes de conflits. Outre sa formation en prévention du harcèlement, Manon donne aussi des formations en éthique ainsi qu’en gouvernance au sein des organismes sans but lucratif tout en les accompagnant dans la mise en place de cadres éthiques et de gouvernance. Elle met aux services des organisations les réflexions et les concepts éthiques développés dans le cadre de sa maitrise en éthique appliquée obtenue en 2018. Elle connait bien le système professionnel québécois ayant siégé à plusieurs conseils d’administration, notamment celui de l’Ordre des conseillers en ressources humaines où elle a été membre du comité exécutif et présidente du comité de gouvernance et d’éthique pendant 6 années. Elle a dirigé la refonte du cadre de gouvernance et chapeauté plusieurs dossiers notamment le déploiement d’un cadre éthique pour les administrateurs ainsi que l’acception d’une première politique de rémunération des administrateurs. Comme elle ne trouvait pas d’équilibre entre le travail et la famille dans les entreprises pour lesquelles elle a travaillé, elle devient entrepreneure en 2003 afin de répondre à ce besoin. Aujourd’hui, entourée d’une équipe de 10 professionnelles, elle est fière d’avoir créé une organisation axée sur la conciliation famille-travail. Manon Perreault est également chargée de cours à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke où elle sensibilise de futurs dirigeants à l’importance de la gestion socialement responsable Elle est récipiendaire du prix CIQ remis par l’ordre des CRHA en 2020. Elle est le deuxième récipiendaire de ce prix dans l’histoire de l’ordre